Le marathon des mots: à Toulouse!

Je voudrais vous parler du Marathon des Mots, un festival de lecture, très intelligent organisé par O. Poivre d'Arvor promu récemment 2e événement littéraire de France. L'édition 2011 fut un grand cru.L'exercice est excessivement difficile. Impossible de se cacher derrière la nudité, la crudité des mots. Avez-vous remarqué comme la voix de quelqu'un participe à son identité? Je le sais, je suis musicienne, mais après ce Marathon-là, j'en suis encore plus convaincue. Je garderai un souvenir inoubliable des textes de Marylin Monroe ("Fragments") par Anouk Grinbert. Elle n'est pas tombée dans le piège de l'identification. A tout moment, on sentait qu'elle nous montrait Marylin, l'écorchée vive, trop injustement enfermée dans un asile d'aliénés et le texte portait au coeur, jusqu'à la racine du cri comme dirait Garcia Lorca. Je voulais aller entendre Marielle, Jean-Pierre Le Grand. Mais il s'est décommandé, alors j'ai poussé la porte du TNT par curiosité, pour prêter attention à Richard Berry. J'entends certains d'entre vous sourire, mais non, non, je n'ai jamais fait partie du club des groupies. Et ma fois, ça pourrait changer... je n'ai pas fondu devant le "beau gosse", mais devant l'intelligence et la sensibilité du personnage. Non seulement il nous a enchantés dans deux registres très différents, mais il nous a bien faits sourire aussi: Ce festival est une réussite à n'en pas douter MAIS il est évident que les textes lus sont en majorité ceux qui sont publiés dans le moment et ce petit coup de pub, est AGACANT! on ne va pas payer pour aller à un show de promo tout de même (c'était très sensible avec R. Enthoven). Si les organisteurs, croient le public si naïf pour ne pas s'en apercevoir! Or donc, Monsieur Richard Berry a lu une partie de ce qu'on lui demandait (Tom Sawyer) et a choisi de nous faire partager les mots de Romain Gary dans La Promesse de l'Aube, parce qu'il les aime ! alléluia! enfin de l'art avec le coeur pas par pure raison mercantile (même les textes de Marylin venaient d'être édités, mais Anouk Grinbert n'y est pour rien).La journée Milan Kundera, bien que motivée par la même valse des éditeurs, fut pleine de jolies surprises, Raphaël Enthoven et Anna Mouglalis ont partagé avec nous des nouvelles moins connues que "L'insoutenable légèreté de l'être" et A. Finkielkraut a donné des explications éclairantes, lui qui connaît l'auteur. Un petit regret du côté de Fanny Cottençon, qui a trop butté sur les mots de textes ayant trait aux croisades... Au-delà de tout ça, l'an prochain, j'y retourne.

Comments

[catherine]

oh que voilà le genre de manifestation qui doit être formidable pour peu que les recitants soient inspirés comme R. Berry! j'aime beaucoup cet acteur, dont j'ai souvent apprécié la sensibilité dans des interviews... et puis j'aime sa voix! je suis d'accord avec toi sur le mercantilisme, mais entendre un texte n'a pas grand chose à voir avec le lire et si l'un peut précéder ou suivre l'autre ils peuvent rester indépendants et ne jamais se rejoindre et alors texte récent en promo ou pas , celui qui n'aura fait qu'entendre aura passé peut-être un formidable moment et n'est-ce pas là tout ce qui compte ?